Quelques bons extraits de ce livre thème de la conférence du 19 novembre à Rennes |
Ce livre parle des états d'âme, de leur définition, leur rôle. Il raconte notre manière de les vivre et de nous en enrichir; ou d'en souffrir. Il souligne comment la préscience des poètes a précédé et éclairé la science des psychologues. Il montre surtout comment nos états d'âme peuvent nous aider à aller mieux et à élargir nos horizons : à devenir plus lucides, plus sages, et même plus heureux. |
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S'intéresser à ses états d'âme, ce n'est passeulement un truc égocentrique. L'âme se définit comme "ce qui anime les êtres sensibles", c'est à dire vivants. Elle nous permet d'aller au-delà de notre intelligence, ou du moins de l'entraîner dans une autre direction. Pour le philosophe André Comte-Sponville, nous avons "l'âme comme notre façon singulière d'habiter le monde(subjectif) et l'esprit comme façon d'habiter le vrai en nous libérant de nous-même (objectif)". L'esprit libère et l'âme accomplit. |
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"Je sais ce que vous allez me dire. Il faut rentrer en vous-même... Je suis rentré en moi-même plusieurs fois. Seulement, voilà, il n'y avait personne. Alors, au bout d'un moment, j'ai eu peur et je suis ressorti faire du bruit dehors pour me rassurer..." Jean Anouilh, La valse des toréadors. |
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Je marche en observant les mouvements de ma conscience. Il y a des jours elle est comme une eau transparente, lorsqu'on voit le fond sans difficulté et tous les mouvements des algues et des poissons (...) Tout est clair. J'observe discrètement mes états d'âme par le trou de la serrure. Non, même pas : je ne fais qu'un avec eux. Ce tumulte tranquille, ce mélange incessant de sensations, de pensées, de bribes d'émotions, tout défile dans une recomposition permanente; ou plutôt, ce mouvement perpétuel incarne tous les visages d'un seul état d'âme de sérénité. |
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"Les états d'âme ! Mais c'est de la prise de tête ça, non ? " Certes, certes, ça peut l'être... Mais on peut se servir de son cerveau de temps en temps pour autre chose que le travail ou les loisirs. En cette époque ou plus personne n'ouvre le capot de sa voiture ( on laisse ça aux spécialistes), il serait dommage que nous fassions de même avec nos âmes: ne réfléchir à soi qu'en se rendant chez un psy... Si nous n'y prenons garde, nous ne ferons fonctionner notre cerveau que pour faire des choses, et nous oublierons de nous sentir être, de nous observer entrain de vivre. Du coup, nous passerons à côté de la moitié de notre vie. Pas si grave, diront certains, il restera tout de même l'autre moitié: nos actions, nos réactions aux demandes de l'environnement. Mais, en évacuant nos états d'âme, en ne leur prêtant pas attention, nous resterons de simples machines à vivre, selon l'expression de Paul Valéry. Et un sentiment de vide, inquiétant ou attristant nous envahira parfois, dès que nous cesserons d'agir ou de réagir. |
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"En résumé, j'aimerais avoir un message un peu positifà vous transmettre. Je n'en ai pas. Est-ce que deux messages négatifs ça vous irait ?" Woody Allen, Monologue |